Édition du jeudi 8 novembre 2018
L'AMF se prépare à un congrès combatif
Lors d’une conférence de presse, hier, les responsables de l’AMF ont présenté les axes du 101e congrès de l’association, qui se déroulera du 19 au 22 novembre prochain à Paris. Avec un état d’esprit que l’on peut résumer par une formule de François Baroin : « Nous ne lâcherons plus un centimètre de terrain. »
« Année de tensions fortes » entre l’État et les collectivités territoriales pour François Baroin, « annus horribilis » pour André Laignel. Tour à tour, les deux principaux responsables de l’AMF ont décrit ces dix-huit premiers mois du quinquennat d’Emmanuel Macron comme une période de rupture de confiance : effort de 13 milliards d’euros demandé aux collectivités, « immense brouillard » sur la question de la taxe d’habitation, mesures sur les APL qui ont « gelé et bloqué la production de logements sociaux », échec de la Conférence nationale des territoires… Il y a, pour François Baroin, une situation « d’incompréhension absolue » entre le gouvernement et les associations d’élus.
Quant à André Laignel, il a résumé l’année passée comme celle « des promesses non tenues », de la « stigmatisation » et de la « recentralisation ». « On nous avons promis que 99 % des communes auraient une stabilité de leurs dotations. Au final, plus de 16 000 d’entre elles ont vu baisser leurs ressources ». « Stigmatisation », parce que les élus sont dénoncés comme « dépensiers, inefficaces, voire clientélistes » … avant le lancement en octobre du hashtag #BalanceTonMaire, qualifié par André Laignel « d’agression inacceptable ». En matière de « recentralisation » enfin, le maire d’Issoudun a multiplié les exemples – en matière financière, avec la réforme de la TH qui est « une recentralisation de l’impôt », ou sur le service public de l’emploi avec la volonté de fusionner les missions locales et Pôle emploi. « Il y a une véritable volonté de dilution de la commune, qui s’exprime soit à travers les transferts de compétences, soit à travers la diminution des moyens. »
« Renégocier toutes les politiques publiques »
Dans cette situation, « le statu quo n’est plus possible », a martelé François Baroin, « ni sur le fond ni sur la forme ». La nomination de Jacqueline Gourault à la tête d’un grand ministère en charge des collectivités territoriales ne change rien à l’affaire pour les dirigeants de l’AMF, dans la mesure où cette nomination ne s’accompagne d’aucun changement de cap dans la politique du gouvernement : « Si Jacqueline Gourault est là pour mener la même politique, cela aura été un remaniement pour rien », estime le maire de Troyes.
Les différents forums et débats du congrès des maires seront donc, pour l’AMF, l’occasion de faire valoir point par point ses positions. « Dans le débat finances, explique ainsi André Laignel, nous montrerons que derrière la prétendue stabilité, ce sont 10 milliards d’euros de crédits aux collectivités qui vont disparaître. » Les débats sur l’intercommunalité ou les inégalités d’accès aux services publics permettront également de mettre en lumière non seulement les désaccords de l’AMF avec le gouvernement, mais aussi les solutions qu’elle propose. Car les maires, comme l’a rappelé Philippe Laurent, secrétaire général de l’association, sont « particulièrement inventifs et trouvent des solutions innovantes sur leur territoire ».
Tous les dirigeants de l’association l’ont répété hier : ce que souhaite l’AMF, c’est un véritable changement de paradigme et une transformation en profondeur des relations entre l’État et les collectivités. Et cette transformation, pour eux, ne peut être le fait d’un (ou une) ministre, mais du président de la République lui-même. « L’AMF ne demande ni de la câlinothérapie ni même un chèque de quelques centaines de millions d’euros, a résumé Philippe Laurent. Ce que nous voulons, c’est négocier sur l’ensemble des politiques publiques, et que le chef de l’État retrouve une autre vision de la République. » « La République s’abîme, dans tous les sens du terme », a surenchéri François Baroin. « Nous ne sommes pas dans des postures politiques ou politiciennes. Ce que nous défendons, c’est la République. »
Une intention qui se retrouve dans l’intitulé même que l’AMF a choisi pour son 101e congrès : « Servir le citoyen et agir pour la République ».
Télécharger le dossier complet du 101e congrès de l’AMF.
« Année de tensions fortes » entre l’État et les collectivités territoriales pour François Baroin, « annus horribilis » pour André Laignel. Tour à tour, les deux principaux responsables de l’AMF ont décrit ces dix-huit premiers mois du quinquennat d’Emmanuel Macron comme une période de rupture de confiance : effort de 13 milliards d’euros demandé aux collectivités, « immense brouillard » sur la question de la taxe d’habitation, mesures sur les APL qui ont « gelé et bloqué la production de logements sociaux », échec de la Conférence nationale des territoires… Il y a, pour François Baroin, une situation « d’incompréhension absolue » entre le gouvernement et les associations d’élus.
Quant à André Laignel, il a résumé l’année passée comme celle « des promesses non tenues », de la « stigmatisation » et de la « recentralisation ». « On nous avons promis que 99 % des communes auraient une stabilité de leurs dotations. Au final, plus de 16 000 d’entre elles ont vu baisser leurs ressources ». « Stigmatisation », parce que les élus sont dénoncés comme « dépensiers, inefficaces, voire clientélistes » … avant le lancement en octobre du hashtag #BalanceTonMaire, qualifié par André Laignel « d’agression inacceptable ». En matière de « recentralisation » enfin, le maire d’Issoudun a multiplié les exemples – en matière financière, avec la réforme de la TH qui est « une recentralisation de l’impôt », ou sur le service public de l’emploi avec la volonté de fusionner les missions locales et Pôle emploi. « Il y a une véritable volonté de dilution de la commune, qui s’exprime soit à travers les transferts de compétences, soit à travers la diminution des moyens. »
« Renégocier toutes les politiques publiques »
Dans cette situation, « le statu quo n’est plus possible », a martelé François Baroin, « ni sur le fond ni sur la forme ». La nomination de Jacqueline Gourault à la tête d’un grand ministère en charge des collectivités territoriales ne change rien à l’affaire pour les dirigeants de l’AMF, dans la mesure où cette nomination ne s’accompagne d’aucun changement de cap dans la politique du gouvernement : « Si Jacqueline Gourault est là pour mener la même politique, cela aura été un remaniement pour rien », estime le maire de Troyes.
Les différents forums et débats du congrès des maires seront donc, pour l’AMF, l’occasion de faire valoir point par point ses positions. « Dans le débat finances, explique ainsi André Laignel, nous montrerons que derrière la prétendue stabilité, ce sont 10 milliards d’euros de crédits aux collectivités qui vont disparaître. » Les débats sur l’intercommunalité ou les inégalités d’accès aux services publics permettront également de mettre en lumière non seulement les désaccords de l’AMF avec le gouvernement, mais aussi les solutions qu’elle propose. Car les maires, comme l’a rappelé Philippe Laurent, secrétaire général de l’association, sont « particulièrement inventifs et trouvent des solutions innovantes sur leur territoire ».
Tous les dirigeants de l’association l’ont répété hier : ce que souhaite l’AMF, c’est un véritable changement de paradigme et une transformation en profondeur des relations entre l’État et les collectivités. Et cette transformation, pour eux, ne peut être le fait d’un (ou une) ministre, mais du président de la République lui-même. « L’AMF ne demande ni de la câlinothérapie ni même un chèque de quelques centaines de millions d’euros, a résumé Philippe Laurent. Ce que nous voulons, c’est négocier sur l’ensemble des politiques publiques, et que le chef de l’État retrouve une autre vision de la République. » « La République s’abîme, dans tous les sens du terme », a surenchéri François Baroin. « Nous ne sommes pas dans des postures politiques ou politiciennes. Ce que nous défendons, c’est la République. »
Une intention qui se retrouve dans l’intitulé même que l’AMF a choisi pour son 101e congrès : « Servir le citoyen et agir pour la République ».
Franck Lemarc
Télécharger le dossier complet du 101e congrès de l’AMF.
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